La Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication décide de suspendre le bihebdomadaire togolais l’Alternative pour quatre mois. La décision a été prise après une parution du journal le 2 février dernier mettant en cause le ministre de l’urbanisme et de l’habitat dans une affaire de fausse identité pour avoir des marchés et en même temps des permis de construire. Le journal qualifie de faussaire le ministre et la HAAC dans sa décision parle de manquement grave aux règles de déontologie et d’éthique de la profession de journaliste. Une sanction qui n’a pas pu aux professionnels des médias au Togo.
De plus en plus les journalistes togolais font l’objet de répressions de tout genre surtout quand leurs écrits mettent en difficulté les fidèles du régime au pouvoir, a fait savoir le patronat de la presse dans une interview accordée à la WADR. Pour son président Isidore Akolor, cette décision vient sonner le glas de la liberté de la presse au Togo.
Dans sa parution du 2 février 2021, le bihebdomadaire l’Alternative a indiqué que le ministre togolais de l’urbanisme et l’habitat Me Koffi Tsolenyanu utiliserait le nom d’une personne décédée depuis un demi-siècle afin de se faire établir un permis de construire. Ferdinand Ayité, l’auteur de l’article, l’a nommé un faussaire à la Une de sa parution, le titre n’a pas plus au mis en cause qui a aussitôt saisi la HAAC. Verdict rendu dans cette une suspension de quatre mois. Le patronat de la presse au Togo dit ne pas être surpris, le régime déroule toujours son plan de réduire au silence toutes les voix discordantes dans le pays. L’opposition n’a plus droit au chapitre, explique Isidore Akolor et les journalistes qui continuent de révéler des faits mettant en difficulté les fidèles du régime sont muselés, asphyxiés économiquement.
En plus de sa décision qualifiée de manquement graves aux règles de déontologie et d’éthique de la profession du journaliste, la HAAC a aussi invité le directeur de publication du bihebdomadaire a publié un démenti selon la volonté du ministre plaignant, une décision à laquelle refuse de se conformer Ferdinand Ayité. Sur les réseaux sociaux, le Directeur de Publication de l’Alternative qui voit ainsi son journal suspendu pour une seconde fois en moins de deux ans a estimé avoir fait son travail dans avec le plus grand professionnalisme possible. Ses confrères à Lomé se disent surpris de voir la HAAC revenue aux temps des moments sombres de la presse au Togo.
