Le Sénégal fait face à une augmentation galopante des cas de contamination au coronavirus. Après une courbe descendante arguant de l’élimination de la maladie au pays de la Téranga, on note un nouveau pic. Alors qu’on était à 16 nouveaux cas pour le 14 mai, il y a deux mois environ, il y a eu 733 nouveaux infectés dans la seule journée du 14 juillet. Le pays de Macky Sall compte désormais 47 mille infectés depuis l’apparition du virus.
Certains parlent d’un « état anesthésié » face à l’inexistence de stratégie de riposte. L’absence de mesures restrictives aux rassemblements fait craindre le chaos. Le Sames (le syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes annonce le pire : « les services sont au bord de l’implosion, surtout à Dakar. Et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves… » Face à cette situation qui interpelle plus d’un, le Sames avec l’abandon des gestes barrières, le syndicat indique les mesures à prendre à l'État. Le Sames invite donc les gouvernants à « interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable » peut-on lire dans le communiqué du syndicat.
Dans une analyse de Sahite Gaye, expert en communication de crise, on peut lire l’importance de l’appel du Sames à l’Etat sénégalais. Le spécialiste des crises passe au peigne fin la stratégie de l'État et arrive à la conclusion que le silence est aussi un mode de communication. Toutefois, il met l’accent sur le crédit perdu par les hommes politiques des deux bords. Pour M. Gaye « le ministre de la santé a organisé des rassemblements. Le président a organisé des rassemblements. L’opposition même a organisé des rassemblements » ce qui ne leur permet d’opter pour un discours vigoureux et de poser des actes audacieux pour barrer la route à la catastrophe.
