L’opposition ainsi que la société civile manifestent ce vendredi au 5 mars contre la « régression de l’Etat de droit et des libertés publiques » à Dakar ainsi que dans d’autres régions du pays. Depuis mercredi après l’interpellation du leader du Pastef Ousmane Sonko pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée, des échauffourées ont éclaté dans le pays causant de nombreux dégâts.
Jeudi soir, un bilan non officiel indique deux morts au moins à Bignona en Casamance au Sud du Sénégal. La mort du jeune homme casamançais a suscité une vague d’indignation dans tout le Sénégal. Dans un Tweet, le directeur exécutif d’Amnesty International au Sénégal a réclamé une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances du décès du jeune Cheikh Coly, 20 ans, lors d’une manifestation à Bignona. Les forces de défense et de sécurité doivent faire preuve d’un maximum de retenue face à des manifestants non armés. »
Outre les protestations enregistrées à Bignona, l’arrestation d’Ousmane Sonko dans la journée du 3 mars dernier a provoqué des heurts dans plusieurs localités du pays. Les violences sont des plus sérieuses que le Sénégal ait connues selon Alioune Tine, le fondateur d’Afrikajom Center. L’opposant sénégalais doit être entendu ce vendredi par le doyen des juges dans l’affaire de viols présumés dont on l’accuse mais la société civile et l’opposition disent vouloir rester mobiliser contre des arrestations arbitraires et la régression de l’Etat de droit dans le pays.
Dans la soirée de jeudi, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a annoncé la suspension pour soixante-douze heures à partir de jeudi à 18 heures le signal de deux télévisions privées notamment SEN TV et Walf TV après une mise en garde mercredi contre la diffusion de contenus faisant explicitement ou implicitement l’apologie de la violence incitant à des troubles à l’ordre public ou de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale ou la cohésion sociale.
Cette décision va faire déborder le vase selon Afrikajom Center qui appelle chaque partie concernée, à commencer par le gouvernement sénégalais, à prendre des mesures fortes pour un sursaut démocratique.