Selon le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, la manifestation des partisans d’Ousmane Sonko est « de nature à compromettre la circulation des personnes et des biens ». Elle constitue aussi une entrave « à l’ordre public » de même qu’à la quiétude sociale.

Pour le ministre du Commerce, le gouvernement est déterminé à maintenir l’ordre dans le pays. « Nous n’avons pas à gérer des situations judiciaires. Ce que nous avons à faire, c’est de garantir l’ordre public, la liberté des personnes et des biens. S’il y a des attroupements qui ne sont pas autorisés, nous prendrons nos responsabilités. Quoi qu’il en coûte, nous garantirons le maintien et la préservation de l’ordre public sur le territoire national », a-t-il déclaré.

Le procès opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang installe un climat tendu à Dakar.

Tout a commencé hier mercredi dans l’après-midi.  Après avoir appelé ses militants à la manifestation à Dakar, Ousmane Sonko, le leader de Pastef, a été interdit de sortir de chez lui. Les forces de l’ordre ont barricadé tous les points qui mènent chez lui. Mais quelques-uns de ses militants ont réussi à manifester dans les alentours de son domilcile.

Le risque que ça déborde ce jeudi était donc élevé. Puisque hier dans la soirée, Ousmane Sonko a décidé de choisir son propre itinéraire. Mais les Forces de l’ordre n’ont pas accepté cette décision ce matin.

Ils l’ont extirpé de force de son véhicule pour le conduire au tribunal de Dakar dans une fourgonnette de la Brigade d’intervention de la police.

Et depuis, peu avant 11h, le procès en diffamation qui l’oppose au ministre sénégalais du tourisme Mame Mbaye Niang a démarré au tribunal de grande instance de Dakar.

« Diffamation, injures publiques, faux et usage de faux », tels sont les accusations retenues contre Ousmane Sonko dans cette affaire.  Le leader de Pastef, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 joue donc son avenir politique.

La preuve, il a renforcé sa défense. Selon nos informations, le pool de ses avocats s’est élargi avec trois nouvelles têtes. Il s’agit d’avocats burkinabé, marocain et franco-comorien.

Le procès a été suspendu à deux reprises. Ousmane Sonko et ses avocats estiment qu’ils ont été brutalisés ce matin.

Affrontements entre pro-Sonko et forces de l’ordre

La cité Keur Gorgui, Mermoz, la route de la VDN ou encore à l’avenue Cheikh Anta Diop ont été le théâtre d’affrontements accablants entre manifestants proches d’Ousmane Sonko et forces de l’ordre.

Courses poursuites, pneus brulés, jets de pierre et tirs de grenade lacrymogène des forces de l’ordre ont animé ces lieux stratégiques de Dakar. la capitale.

La situation est tendue, surtout avec cette scène impressionnante où des centaines de jeunes attaquent deux fourgons de la Gendarmerie dans le quartier de Mermoz.

Sur les réseaux sociaux, des images montrent des individus non identifiés attaquer des supers-marchés et mettre le feu dans un magasin d’Auchan.

La majorité des écoles sont fermées ce jeudi dans la ville et dans quelques régions.