L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a condamné l’usage de la violence et le recours aux armes pour réprimer les manifestations des Nigérians qui réclament la réforme de la police et exigent une meilleure gouvernance dans le pays. Pendant ce temps, le président du Nigéria Muhamadu Buhari garde un silence éloquent qui contraste avec les nombreux appels au respect de l’Etat de droit

Le président Obasanjo demande au gouvernement fédéral d’empêcher l’armée et les autres agences de sécurité d’utiliser la force brutale pour mettre fin aux contestations devenues grandissantes dans plusieurs Etats du pays.

Dans cette nouvelle sortie, l’ancien dirigeant nigérian déclare qu’il est clair que M. le président et ses lieutenants n’ont pas épuisé les opportunités de dialogue avec les manifestants avant d’aboutir à l’usage de la force. 

Pour l’ancien dirigeant nigérian entre 1999 et 2007, c’est pire qu’il y ait un déni d’actes répréhensibles malgré des preuves visuelles accablantes. L’Union africaine a aussi réagi pour condamner la violence contre les manifestants. Le président de la commission de l’UA Moussa Faki à appeler au respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit. La CEDEAO de son côté à appeler les manifestants à respecter pacifiques dans la conduite de leurs manifestations. Elle exhorte également les agents de sécurité nigérians à faire preuve de retenue dans la gestion des manifestations et à agir avec professionnalisme. 

Pendant ce temps, le président Buhari n’a plus repris la parole depuis son annonce de dissoudre la SARS, l’unité de police nigériane accusée d’exactions et de brutalités dans le pays. 

La répression de Lekki ce mardi, le drame de trop, 

Dans la journée de mardi, les forces de l’ordre ont ouvert le feu à Lekki dans l’Etat de Lagos sur des jeunes qui manifestaient contre les violences policières dans le pays. Le bilan des manifestants est passé à 10 morts selon Amnesty International. Les autorités signalent également des cas de décès sans aucune précision sur les chiffres. Le silence éloquent du président nigérian Muhamadu Buhari contraste avec les nombreux appels des célébrités du pays qui réclament une meilleure gouvernance et une répartition équitable des ressources du pays. L’incident de Lekki a choqué plus d’un faisant réagir le gouvernement de la région qui a promis d’enquêter sur cette fusillade. Sur les réseaux sociaux, des stars nigérianes dont Wizkid, Burna Boy, Yemi Aladé ont haussé le ton contre le gouvernement fédéral du Nigéria qui promet une réforme de la police nationale. La réforme n’est pas suffisante, s’exclament les nigérians.