Au Niger, les motos vont pouvoir bientôt circuler librement dans la région de Tillabéry. Selon les autorités du pays, l'interdiction sera levée le 1er septembre. 

Pour certains acteurs de la société, cette mesure d’allègement peut aggraver la situation sécuritaire et économique de la région. "L'économie de la région tourne au ralenti" en "entraînant de facto le départ en exode des bras valides", ainsi que "le chômage des jeunes et leur enrôlement par les terroristes" selon les députés de Tillabéri.

Pour la lutte contre les attaques terroristes, en cours depuis 2017 dans cette région, les autorités avaient décrété l'état d'urgence puis ont interdit depuis janvier 2020 la circulation des motos de jour comme de nuit. Ces mesures sécuritaires avaient entraîné de vifs mouvements de protestation.

Tillabéri est depuis plusieurs années touchée par des attaques terroristes perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'État islamique au grand Sahara (EIGS) dont les membres utilisaient des motos pour leurs attaques.

La moto est le principal moyen de déplacement des populations dans la région de Tillabéri, vaste zone enclavée de 100.000 km2, où cohabitent plusieurs ethnies, djerma,peulh, touareg et haoussa.