La Commission électorale au Niger s’apprête à donner les résultats provisoires de la présidentielle de ce 27 décembre. Un scrutin sans « incidents majeurs » qui devrait permettre de connaitre la première alternance démocratique dans l’histoire de ce pays ouest africain confronté à l’insécurité depuis plusieurs années.
La Commission électorale nationale indépendante a indiqué dimanche soir que les 25 mille bureaux de vote ont ouvert pour la plupart à l’heure prévue par la loi électorale pour ce double scrutin présidentiel et législatif au Niger.
Une journée électorale sans heurts dans un climat apaisé et paisible selon les observateurs de la CEDEAO dépêchés pour la couverture de ces élections. Le Réseau ouest africain pour la consolidation de la paix WANEP, de son côté, a salué un scrutin qui a eu lieu sans grands incidents à pas quelques « faits mineurs » qui ne saurait discréditer le scrutin notamment, le retard de président de bureau de vote, l’insuffisance d’encre indélébile et l’absence de certains accesseurs remplacés par des citoyens électeurs selon la loi électorale au Niger. Dans le pays dimanche, on a également entendu quelques déflagrations et coup de feu çà et là pour rappeler le risque sécuritaire auquel le Niger fait face depuis plusieurs années. Si les soubresauts politiques restent minimes pour cette présidentielle au Niger, l’enjeu majeur reste la lutte contre l’insécurité que le président Issoufou a combattue tant bien que mal durant ses deux mandats constitutionnels. En choisissant de passer le témoin en 2020 pour offrir au Niger sa première alternance démocratique, le président Issoufou propulse son pays parmi ceux ayant une démocratie vivante et qui respectent l’État de droit. Mais la corruption qui ternit l’image ainsi que les dispositions légales pour rabrouer toute voix discordante notamment au sein de la société civile font dire à plusieurs observateurs que le Niger a encore du chemin à faire pour offrir une démocratie exemplaire en Afrique. Le successeur du président Issoufou, qu’il soit son dauphin Mohamed Bazoum où un autre candidat de l’opposition doit particulièrement veiller au respect des lois de la république et à l’instauration d’un climat favorable à une séparation de pouvoir et à l’expression des libertés publiques.
La lutte contre l’insécurité qui absorbe près de la moitié du budget national est également un enjeu de taille qui attend le nouveau président nigérien. Il lui revient en effet de faire encore plus pour respecter les engagements du Niger dans la coopération sous régionale selon Raoul Soumo, analyste sécuritaire. L’expert camerounais spécialisé dans le bassin du lac Tchad explique également qu’une quelconque démarche visant à remettre en cause les initiatives de Mahamadou Issoufou serait un saut dans le vide.