A Nouakchott, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été inculpé puis placé sous contrôle judiciaire pour des faits de corruption pendant ses plus de dix ans au pouvoir. D’autres personnalités de son régime ont été visées par les mêmes accusations après leur audition par le juge d’instruction dans la journée du jeudi 11 mars 2021.
La décision marque l’indépendance de la justice mauritanienne comme le souhaite l’actuel président Mohamed Ghazouani selon les autorités du pays. L’ancien dirigeant mauritanien parle plutôt d’un « règlement de compte » par son successeur, directeur de cabinet et ministre d’alors dont il avait pourtant minutieusement préparé l’accession au pouvoir.
Ce jeudi, Mohamed Ould Abdel Aziz et une dizaine de personnalités dont des anciens ministres ainsi que des hommes d’affaires ont tous été inculpés et placés sous contrôle judiciaire. Le contrôle judiciaire pour l’ancien dirigeant mauritanien Ould Abdel Aziz plutôt qu’un mandat sous dépôt est dû à la à la longue durée que pourraient prendre les enquêtes.
En plus de la corruption, Mohamed Ould Abdel Aziz est visé par d’autres chefs d’inculpation dont le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite et la dilapidation de biens publics.
La justice est saisie depuis août 2020 par la commission parlementaire qui a enquêté sur les faits de corruption présumés dans lesquels l’ancien président Ould Abdel Aziz au pouvoir par un coup d’Etat militaire est mêlé.
Selon l’un de ses avocats, le prédécesseur du président Ghazouani a refusé de répondre aux questions du juge en se fiant à son immunité consacrée par l’article 93 de la constitution mauritanienne.