Les quinze morts engendrés par l’attaque du 19 août 2021 à Mopti constituent la goutte d’eau qui a débordé le vase chez les soldats maliens. Ils l’ont fait savoir au chef d’état-major adjoint et au directeur général adjoint de la gendarmerie qui ont été privés de leur liberté par leur propre troupe dans la journée du samedi 21 août. Pour cause, ils accusent leurs supérieurs hiérarchiques d’ignorer les réalités du terrain.
Venus normalement à Boni pour réconforter les hommes de rangs pour la perte qu’ils ont subie, ces deux officiers ont été pris en otage par les soldats. Ils ont eu à exiger de leurs supérieurs de faire une expérience particulière : aller sur le terrain pour découvrir de visu les problèmes qu’ils rencontrent sur le terrain. Il aura fallu des heures de négociation avant les deux officiers ne soient remis en liberté.
Cette défiance ne serait pas la première dans l’armée malienne. Selon l’analyste sécuritaire Sidi Lamine Bakayoko « du fait qu’il n’y a pas de syndicat dans l’armée, chaque fois qu’il y a mécontentement, les troupes sont obligées de le faire savoir par des mouvements. » Et n’eut été les réseaux sociaux le grand public n’en saurait rien, a-t-il ajouté.
Pour la hiérarchie militaire ses informations qui circulent encore sur les réseaux sociaux seraient uniquement des rumeurs. Au contraire, un communiqué du haut commandement militaire malien une intense activité de ses hommes sur le terrain après l’attaque qui a coûté la vie à 15 d’entre eux.