Le Togo s’invite dans le dialogue national au Tchad. Depuis le décès d’Idriss Déby, il intervient près des groupes rebelles tchadiens UFR, le CCMSR, le FNDJT, et le Fact pour les amener à y participer
Le but de cette initiative est de recueillir les revendications des rebelles pour favoriser les échanges entre eux et le pouvoir tchadien. Pour l’instant, les rebelles ne sont toujours pas dans la même logique que le pouvoir de Ndjamena. Ils réclament une amnistie générale, la libération des prisonniers de guerre et des prisonniers politiques sans jamais reconnaître l’autorité du Comité militaire de transition dirigé par Mahamat Idriss Déby. Le fils du défunt président Idriss Itno Deby, chef du CMT n’est pas prêt de considérer le Front pour l’alternance et la concorde du Tchad comme partie prenante du Dialogue National. Pour cause, le Fact est à l’origine de la mort du maréchal Déby.
Dans cette médiation, il y a déjà eu une première victoire pour Lomé : le retour au pays de l’opposant Hassan Fadoul Tikri après 21 ans d’exil au Togo. Mais la tâche ne sera pas facile. Mais la tâche ne sera pas facile. Pour le spécialiste de la CEDEAO, Romaric Lucien Badoussi, le régime de Faure Gnassigbé a des intérêts à défendre dans cette entremise entre les rebelles Tchadiens et le CMT. Selon l’expert, le Togo s’affirmera comme un acteur majeur en Afrique dans la gestion des crises, s’il parvenait à résoudre le problème tchadien. M. Badoussi soutient que la «crédibilité [ du togo] pourra se retrouver rehaussée aux yeux de ses partenaires comme la France et les Etats Unis et même les autres pays du Sahel ». Ce n’est pas une mission impossible pour le Président Gnassigbé. Son Père Eyadema Gnassigbé avait déjà en 1979 joué le même rôle, entre les deux chefs de guerre tchadiens Hissène Habré et Goukouni Oueddeye. Sauf que le pouvoir de Ndjamena fait face actuellement à des menaces asymétriques de plusieurs groupes rebelles disséminés dans tout le Tchad.