Au moins deux morts ont été enregistrés à Bongouanou au nord d’Abidjan suite à des affrontements entre les Agnis et les Dioulas. Les échauffourées ont lieu en pleine campagne électorale et lors d’une visite des ministres de la CEDEAO à Abidjan ont aussi fait plusieurs dégâts à Bonoua la ville natale de l’ex-première dame Simone Gbagbo ce lundi.
De nouveaux affrontements entre ivoiriens ont lieu alors que le président sortant qui veut briguer un 3e mandat bat campagne tout comme Kouadio Konan Bertin, son désormais seul adversaire depuis que Pascal Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié ont appelé leurs militants à un « boycott massif » du processus électoral. A Bonoua la ville natale de Simone Gbagbo située à environ 60 kilomètres d’Abidjan, plusieurs jeunes ont installé des barricades pour empêcher la campagne électorale. Dans la foulée, au moins un mort et beaucoup de blessés ont été comptés avant que la ville ne se vide de ses habitants. Les boutiques et magasins ont baissé les rideaux et la route qui traverse la ville a été bloquée.
Dans la capitale, plusieurs transports publics ont été incendiés. Dans les quartiers de Cocody et Marcory, la police est intervenue pour dissuader les jeunes qui établissaient les barricades sur les grandes artères.
A Bangouanou au nord d’Abidjan, ce sont les Agnis et les Diolas qui se sont servis de machettes et gourdins pour exprimer leurs colères les uns contre les autres. Le bilan des affrontements est de deux et d’importants dégâts matériels dans cette ville natale de Pascal Affi N’Guessan qui a vu une partie de son domicile ravagé.
Yamoussoukro n’a pas été épargné par la furie des jeunes qui répondraient à l’appel à la désobéissance civile lancée le mois dernier par l’ancien président Henri Konan Bédié. La distribution des cartes d'électeurs a été perturbée par la marche de plusieurs personnes se réclamant proches de l'opposition
Alors que plusieurs villes du pays connaissent des heures chaudes, une délégation des ministres de la CEDEAO séjourne en Côte d’Ivoire en prévision de la présidentielle du 31 octobre dont l’issue inquiètent plusieurs observateurs. La candidature d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat est une pilule amère pour l’opposition ivoirienne qui accuse le président sortant de coup d’état constitutionnel.
La communauté internationale a multiplié ses consultations à Abidjan pour calmer les tensions entre les acteurs politiques et les institutions engagées dans le scrutin du 31 octobre.
Au lendemain de la mission conjointe ONU, UA et CEDEAO, les acteurs politiques de l’opposition ont accusé le président sortant de faire la sourde oreille aux incessants appels pour un dialogue afin de dégager un consensus avant la présidentielle.