Le nouveau code électoral a été adopté dans la soirée du 12 juillet par les députés sénégalais. Ce vote s’est fait sur fond de tensions entre majorité au pouvoir et opposition. Deux articles de ce nouveau texte électoral divisent les élus du peuple. Il s’agit des articles L31 et L32 du nouveau code électoral. Ils statuent sur l’éligibilité des personnes déjà condamnées à une peine d’emprisonnement de plus d’un mois notamment ceux reconnus coupables d’escroquerie ou de corruption et qui n’ont pas le droit d’être sur les listes électorales. Certains députés y voient un stratagème pour sortir de la compétition Karim Wade, homme politique et fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, Khaliffa Sall, l'ancien maire de Dakar et l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye. « Nous avons décidé de faire face et d’engager la lutte dans un élan unitaire et solidaire. Nous demandons par conséquent à nos sympathisants, à nos militants et à toutes les forces vives de la nation à se tenir prêts et à rester à l’écoute des leaders. Très prochainement, les mots d’ordres seront annoncés » a martelé Pape Sarr le secrétaire du M2D, parti de l’opposition au pouvoir de Macky Sall.
Le dialogue politique lancé en janvier 2020 pour permettre de trouver un consensus autour du code électoral n’a rien changé aux dissensions politiques des deux partis: opposition et majorité. Déthié Fall, également membre de l’opposition a affirmé à propos de ces échanges nationaux : « tous ces mois de dialogue n’ont conduit à rien. Des points cruciaux comme l’utilisation du bulletin unique pour la présidentielle ou encore la mise sur pied d’un organe indépendant pour l’organisation des élections, toutes réclamés par l’opposition, n’ont pas été prises en compte » clame-t-il.
En dehors de ce point de discorde, l’une des principales innovations du nouveau code électoral est l’élection des maires et des présidents de conseils départementaux au suffrage universel direct. Le nouveau texte doit servir pour les élections locales du 23 janvier prochain.
Il y aura ensuite des législatives en juin 2022 et une présidentielle en 2024.
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