Au Mali, le procès du général Amadou Sanogo dans l’affaire d’exécution de bérets rouges censé reprendre ce jeudi devant la Cour d’appel à Bamako a été repoussé au 11 mars prochain. Le procès devrait reprendre avec une audience sur le fond du dossier neuf ans après les faits. Le premier procès s’est ouvert il y a plus de quatre sans épilogue jusqu’à ce jour.
Le général Amadou Haya Sanogo, capitaine au moment des faits, devrait comparaitre devant la cour d’appel de Bamako ce jeudi 25 février avec en même temps une dizaine d’autres militaires tous poursuivis pour « enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat » de 21 bérets rouges en 2012.
La réouverture de ce procès est un fait que saluent les avocats des victimes. Ils se sont dits optimiste et confiant quant à l’aboutissement de ce procès en faveur des victimes, notamment 21 soldats et officiers du 33e régiment des commandos parachutistes. Ils ont été enlevés puis assassinés le 30 avril 2012 lorsque des bérets rouges fidèles au président Amadou Toumani Touré victime d’un coup d’état initié par Amadou Haya Sanogo ont tenté de réinstaller le président ATT dans ses fonctions. Les corps des victimes ont été retrouvés en 2013 dans une fosse commune près de Bamako. Pour le collectif des avocats des victimes, « il faut que ce procès aboutisse et que justice soit rendue ».
Déjà des craintes entretenues et renforcées par un accord conclu en 2019 entre les accusés et les parties civiles subsistent au sein de l’opinion publique avec notamment les organisations de défense des droits de l’homme qui redoutent un procès joué d’avance. La loi sur l’entente nationale promulguée en 2019 par l’ex-chef d’Etat Ibrahim Boubacar Kéita aurait notamment favorisé le recrutement dans la fonction publique des enfants des victimes ainsi que indemnisation de plusieurs parents de victimes. Tout cela ne doit pas empêcher la manifestation de la vérité, a réagi l’association malienne des droits de l’Homme qui soutient que ce procès doit aboutir et avoir une valeur pédagogique afin de décourager toute autre violation des droits de l’Homme au Mali. L’association malienne des droits de l’Homme précise en revanche qu’elle ne s’opposera pas à la loi qui a déjà été appliquée. Ce qu’elle demande c’est simplement que ce délit soit sanctionné avec la rigueur qu’il faut.