A Bamako, les responsables politiques du M5-RFP à l’origine des contestations contre Ibrahim Boubacar Kéita ne sont plus en odeur de sainteté avec la coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’iman Mahmoud Dicko. Le mouvement dit apporter son soutien aux nouvelles autorités du pays qui n’ont associé aucun leader du M5-RFP dans le gouvernement de la transition.
L’orage n’a pas tardé à ébranler le puissant mouvement du 5 juin qui est resté vent debout contre le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita finalement renversé par des militaires. Un gros ratage pour le M5-RFP qui s’est empressé de conclure, mi-août, que les militaires réunis au sein du CNSP travaillaient pour le peuple.
Les putschistes maliens que le mouvement, jusque-là, chapeauté par le leader religieux Mahmoud Dicko voyaient comme des partenaires et alliés ont déroulé un agenda qui a abouti à la formation d’une nouvelle équipe à la tête du Mali sans les responsables connus du M5-RFP. Dès l’annonce du gouvernement de la transition, le M5-RFP a réagi pour dénoncer une initiative unilatérale du CNSP qui ne prend pas en compte les aspirations des maliens. Mais le mouvement n’est que l’ombre de lui-même désormais, commente Souleymane Dé, universitaire malien. Plusieurs leaders qui le composent ont claqué la porte après la formation du gouvernement de la transition et le départ de la CMAS le rend désormais amorphe, d’après l’enseignant chercheur en science juridique à Bamako.
Après son retrait de la plateforme, la CMAS a tenu un point de presse à Bamako pour clarifier sa position vis-à-vis du mouvement et des nouvelles autorités du pays. Issa Kaou Djim, à la tête de la coordination qui soutient l’iman Dicko a assuré que la CMAS est prête à accompagner la transition en cours pour la refondation du Mali. Elle souscrit aux priorités du gouvernement de Moctar Ouane, le premier ministre de la transition, qui promet en 18 mois la relecture des textes fondamentaux du pays notamment la constitution, la loi électorale et la charte des partis politiques.