« Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front… que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’État » ce sont les propos de Mohamed Bazoum tenus à Paris qui fâchent au Mali.
La partie salée du discours qui vexe davantage Bamako désigne nommément les autorités militaires au pouvoir au Mali. « Ça serait facile qu’à chaque fois qu’une armée dans nos pays, à des échecs sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir. C’est ce qui s’est passé par 2 fois au Mali : en 2012, les militaires avaient échoué, ils sont venus faire un coup d'État. Cette année encore,… ils ont fait la même chose. » avait ajouté l’actuel président du Niger.
Ce discours n’a pas du tout plu aux Maliens même si certains y trouvent une once de vérité. D’une part, il est reproché à Bazoum le cadre du discours (Il prenait la parole lors d’une conférence de presse après une visite chez son homologue français Emmanuel Macron.)
Ensuite les autorités de Bamako ont notifié au Président Bazoum quel devrait être son rôle « le gouvernement du Mali tient à rappeler que le Niger et le Mali, liés par l’histoire et la géographie, ont toujours développé de solides relations d’amitié et de fraternité qui n’appellent qu’à être renforcées. Une telle déclaration va malheureusement à l’encontre de cet esprit » peut-on lire dans un communiqué du ministère malien des affaires étrangères.
Ce ne sont pas les premiers propos de Mohamad Bazoum qui choquent les autorités maliennes. Lors de son investiture le 2 avril, le tout nouveau président du Niger avait indexé le Mali comme responsable de la situation économique de son pays. La situation actuelle au Mali a un impact direct sur la sécurité intérieure de notre pays. C’est pourquoi notre agenda diplomatique sera centré sur le Mali » avait-il déclaré avant d’ajouter que Le combat contre le terrorisme « sera très difficile aussi longtemps que l’Etat malien n’aura pas exercé la plénitude de sa souveraineté sur ces régions »
Les Maliens exigent plus de considération du président nigérien.