Le président guinéen Alpha Condé a prêté serment pour son 3e mandat à la tête du pays le mardi 15 décembre à Conakry. A l’occasion plusieurs responsables de l’opposition qui l’ont longuement combattu et décrié son projet ont fait le déplacement pour, disent-ils, l’accompagner dans son nouveau mandat à la tête de la Guinée.
La scène n’est pas passée inaperçue à Conakry. Mardi, alors que le président guinéen le bras levé jurait de respecter la constitution guinéenne à l’occasion de son investiture pour un 3e mandat, des leaders de l’opposition et membres du Front national pour la défense de la constitution ont été repérés dans l’assistance. Faya Millimono du bloc libéral et Ousmane Kaba du PADES ont tous justifié leur présence par la volonté, « en tant que citoyens », de composer avec Alpha Condé afin de l’aider dans son nouveau mandat présidentiel.
Depuis octobre 2019, ce sont pourtant ces mêmes cadres de l’opposition qui ont décrié le projet de changement de constitution du président guinéen qui lui permis de briguer un nouveau mandat à la tête de la Guinée.
Les contestations sont devenues meurtrières selon plusieurs rapports publiés par des organisations de défense des droits humains qui évoquent des dizaines de civils guinéens tués par balles depuis le début des protestations à l’appel de l’opposition et de la société civile.
Cellou Dalein Diallo fait encore l’exception et continue de revendiquer sa victoire à la présidentielle du 18 octobre 2020 face à Alpha Condé. Le mercredi, le candidat malheureux de l’UFDG selon la CENI et la cour constitutionnelle a juré d’investir les moyens pour rétablir la vérité des urnes.
En Guinée, la classe politique de l’opposition reste divisée face à Alpha Condé qui a mis les moyens pour étouffer toutes les initiatives contre sa réélection à la tête de la Guinée. La société civile est elle aussi devenue amorphe. Sa dernière manifestation annoncée avait été empêchée par les forces de l’ordre.
