Les guinéens commémorent les onze années du massacre du 28 septembre au stade de Conakry tuant plus de 100 personnes. Des années après, la promesse d’une justice se heurte toujours au manque de volonté politique selon plusieurs organisations de défense des droits humains.
Il est temps d’agir, 11 ans, cela fait trop longtemps, a déclaré à la veille de cette douloureuse commémoration Asmaou Diallo, la présidente de l’association des victimes, parents et amis du 28 septembre. En janvier dernier, le ministre de la justice guinéenne avait annoncé l’ouverture du procès pour juin 2020. Mais aucune action concrète n’a accompagné cette déclaration alors que l’instruction est clôturée depuis fin 2017. Les organisations de défense des droits humains qui exigent toujours justice dont la fédération internationale des droits humains et l’organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme disent constater un clair manque de volonté politique. Nous demandons toujours justice. Beaucoup d’entre nous ont été entendus par les juges d’instruction mais nous attendons plus que jamais des actes judiciaires forts qui permettraient d’envisager la clôture de l’enquête judiciaire et la tenue d’un procès dans les meilleurs délais, affirme Asmaou Diallo. Aujourd’hui, les victimes ont besoin de savoir que la communauté les soutient et que malgré les promesses non tenues par le gouvernement, elles pourront voir justice se faire, annonce la présidente de leur association. Sans des actes concrets pour qu’un procès s’ouvre d’ici la fin de l’année 2020, le bureau de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), qui mène une analyse préliminaire de la situation en Guinée depuis 2009, doit prendre les mesures nécessaires et ouvrir une enquête en application du principe de complémentarité, indique un communiqué conjoint publié par l’association des victimes et ses partenaires.
Le lundi 28 septembre 2009 au stade de Conakry, 157 personnes étaient tuées par des éléments des forces armées guinéennes du capitaine Moussa Dadis Camara lors d’un meeting politique organisé par le forum des forces vives de la Guinée. Lors de ce rassemblement qui a tourné au bain de sang, 1200 personnes ont été également blessées et des dizaines de femmes ont été victimes de viols.
Awal ADJO