Les violences qui ont éclaté lundi à Conakry après l’annonce de l’UFDG de remporter la présidentielle dès le premier tour continuent de se propager dans l’ensemble de la Guinée. Le bilan meurtrier s’alourdit et la fédération internationale pour la défense des droits humains appelle l’ensemble des Guinéens à la retenue et à la raison.
La Commission électorale guinéenne a publié dès mardi les résultats partiels de la présidentielle du 18 octobre après que l’Union des Forces Démocratiques de Guinée l’a pris de vitesse en déclarant son candidat Cellou Dalein Diallo vainqueur dès le premier tour.
Une annonce nulle et de nul effet selon la CENI qui n’a en revanche pas empêché les partisans de l’opposant guinéen de se réunir pour célébrer la victoire de leur leader.
La démarche est mal vue par le camp adverse et même la communauté internationale qui reprochent à Cellou Dalein Diallo une tentative à même de compromettre la transparence, le calme et la sérénité que la mission électorale de l’UA a constatés le dimanche lors du vote.
Le gouvernement guinéen qui annonce des poursuites judiciaires contre le principal challenger d’Alpha Condé a envoyé dès lundi soir des éléments des forces de l’ordre disperser la foule en liesse des militants de l’UFDG réunies à Conakry. Son président et candidat, Cellou Dalein Diallo avait été empêché de sortir de son domicile le lendemain au moment où la CENI proclamait Alpha Condé vainqueur dans quatre circonscriptions électorales notamment à Matoto (49,13), Matam (51,39), Kaloum (51,87) et Boffa (56,69). L’opposant guinéen a aussitôt dénoncé des chiffres biaisés et un résultat truqué en faveur du président sortant qui caresse ardemment l’idée de briquer son 3e mandat.
Les violences ont alors éclaté et l’ambiance est devenue encore plus électrique dans toutes les régions du pays. L’UFDG estime que les heurts entre les populations et forces de l’ordre ont fait seize morts selon un dernier bilan ce mercredi.
Restée muet depuis dimanche, le FNDC a dénoncé une situation chaotique et la mort par balles de son coordinateur à Conakry. Le Front annonce des manifestations dans les jours qui viennent
En réaction la FIDH appelle au calme et à la retenue dans tout le pays. Maitre Drissa Traoré le secrétaire général de l’organisation invite la communauté internationale à agir dès maintenant pour calmer les tensions dans le pays et faire respecter les droits fondamentaux des uns et des autres