Le collectif des victimes de la crise postélectorale de 2010 en Côte d’Ivoire a déposé une plainte devant le Conseil national des droits de l’Homme contre les méthodes appliquées devant la Cour pénale internationale où l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo jugé en lien avec la crise a été acquitté en janvier 2019.
La Cour pénale internationale a indiqué dans un communiqué ce jeudi 11 mars qu’elle rendra son arrêt dans le procès en appel de l’ex-président ivoirien à la fin de ce mois. Une décision censée marquer la fin du procès contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé accusés de crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 causant la mort des dizaines de milliers de personnes. La Cour avait acquitté les deux dirigeants ivoiriens avant que le bureau du procureur ne fasse appel de la décision de blanchir Laurent Gbagbo et son ancien ministre.
Les victimes de la crise disent ne pas apprécier les méthodes de conduite du procès invitant la CPI à lancer des poursuites contre d’autres de la crise de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. La question de la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire ne doit pas se limiter à l’affaire Laurent Gbagbo. Nous avons estimé que les poursuites de la Cour pénale internationales devraient être inclusives, a déclaré sur la WADR Issiaka Diaby le président du collectif des victimes de la crise postélectorale de 2010 en Côte d’Ivoire.
Cette annonce intervient alors que l’ancien président ivoirien prépare activement son retour à Abidjan après plus neuf ans d’absence. Son parti annonce un retour triomphal pour le prédécesseur d’Alassane Ouattara en vue de le positionner à nouveau sur la scène politique. Lors des dernières législatives, Laurent Gbagbo a appelé ses militants du FPI à voter pour ses candidats et ceux de l’opposition afin d’obtenir une bonne représentation à l’assemblée nationale. Une façon pour Gbagbo d’affirmer davantage son ancrage dans le jeu politique.
Personne ne peut dire avec certitude quelle décision la CPI prendra dans le dossier qui vise l’ancien président ivoirien mais pour plusieurs observateurs, la Cour devrait abandonner les poursuites visant le patron du Front Populaire Ivoirien.