La Cour pénale internationale a confirmé en appel ce 31 mars 2021 l’acquittement de Laurent Gbagbo et de son allié Charles Blé Goudé accusés de crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011. A Abidjan et dans d’autres régions de la Côte d’Ivoire, les partisans de Laurent Gbagbo n’ont pas caché leur satisfaction à l’annonce de la décision de la CPI marquant, selon eux, le triomphe de la justice et de la vérité.
Le délibéré a duré plus d’une heure d’horloge et à l’arrivée, le juge nigérian Chile Eboe-Osuji président de la chambre et ancien président de la CPI a confirmé l’acquittement prononcé en 2019 en faveur de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Balayant du revers de la main l’appel à un nouveau procès comme voulu par la procureure de la CPI Fatou Bensouda, la chambre d’appel de la Cour scelle ainsi la fin d’un marathon judiciaire. Laurent Gbagbo, les deux pouces en l’air en direction de son avocate dès l’annonce du verdict, se voit ainsi libre de toute poursuite pour crimes contre l’humanité dans un procès qui a duré une décennie.
En Côte d’Ivoire où ce procès en appel est suivi de très près, les partisans de Laurent Gbagbo ont exulté à l’annonce de la libération totale de leur leader. Son retour était jusque-là le chainon manquant de la réconciliation en Côte d’Ivoire selon plusieurs témoignages en Côte d’Ivoire. Avec cet acquittement définitif, Laurent Gbagbo qui avait manifesté en décembre dernier sa volonté de retourner en Côte d’Ivoire peut donc rentrer sans aucune autre condition devant la CPI. Seulement en Côte d’Ivoire, l’ex-président est condamné à 20 ans d’emprisonnement dans l’affaire dite de Braquages de la BCEAO. Des négociations politiques deviennent alors nécessaires pour éviter d’autres ennuis judiciaires au leader du FPI dont l’absence au pays n’a pas fait disparaitre son nom de la scène politique.