Le constitutionnaliste béninois Joël Aïvo a été placé sous mandat de dépôt le vendredi 16 avril dernier pour atteinte à la sûreté et blanchiment de capitaux. Une nouvelle accusation que les avocats du candidat recalé à la présidentielle du 11 avril 2021 disent vouloir savoir sur la base de quels éléments.
Le flou reste encore entier sur les faits reprochés à l'universitaire béninois depuis son audition en fin de semaine dernière selon ses avocats. Le collectif mis en place pour défendre Joël Aivo soutient qu'il n'a jusque-là aucune idée concrète de ce qui sera évoqué pour juger le candidat recalé de 47 ans en juillet prochain, puisque les accusations ont évolué entre son interpellation et le jour où Il est placé sous mandat de dépôt. Au début explique le collectif, c'était incitation à la violence, à des violations illicites qu'on reprochait au candidat recalé à la présidentielle du 11 avril que Patrice Talon a remporté avec plus de 86 pour cent des suffrages.
Plus tard, poursuit la défense, on annonce une atteinte à la sûreté et blanchiment de capitaux. Des faits plus ou moins similaires à ceux portés contre Reckya Madougou, la candidate des Démocrates elle aussi recalée à la dernière présidentielle. L'ancienne ministre de Boni Yayi est d'ailleurs en détention préventive après son arrestation en mars dernier. Elle était justement en compagnie de Joël Aivo après un meeting politique à Porto Novo. Comme ces deux figures de l'opposition, d'autres acteurs politiques ne partageant pas les orientations politiques de Patrice Talon dont Alexandre Hountondji l’ancien ministre de Boni Yayi, Joseph Tamegnon, ancien directeur de la société de gestion des marchés autonome, l’activiste Georges Sacca, sont en détention dans les prisons du pays. Leurs arrestations sont diversement appréciées aussi bien au Bénin qu'à l'étranger
Dans un pays comme le Bénin qui était vraiment le phare du renouveau démocratique en Afrique de l’Ouest, c’est à la fois triste et inacceptable. On doit quand même saisir cette occasion qui est une situation très dangereuse pour commencer à mettre ensemble les gens et discuter de l’avenir du pays, a estimé Ibrahima Kane expert en questions politiques en Afrique de l’Ouest au sein de l’Open Society Initiative For West Africa