Les autorités béninoises ont déployé les forces armées dans les villes du Nord et du centre Bénin considérées comme le bastion de l’opposition à moins de deux semaines de la tenue du scrutin présidentiel. Selon certains observateurs, le gouvernement béninois anticipe des manifestations électorales après celles de 2019 et 2020 faisant plusieurs dégâts dans le pays.
A Parakou dans le nord, Savè et Bantè dans le centre, deux régions contrôlées par les opposants au régime, les militaires ont pris leur quartier à une dizaine de jours avant la présidentielle. Une mesure pour renforcer la sécurité dans ces différentes localités qui ont connu des troubles lors des dernières élections, notamment législatives et communales dans le pays, analyse un spécialiste des questions politiques à Cotonou.
Les populations assistent avec inquiétude au déploiement des engins militarisés dans la ville de Parakou où l’opposante Reckya Madougou aurait voulu tenter d’empêcher la bonne tenue de la présidentielle selon la justice béninoise.
Quelques jours plus tôt, le président béninois en campagne pour sa réélection avait sillonné la métropole de la région septentrionale en compagnie de colistière originaire du Nord.
L’opposition qui se dit arbitrairement exclue de la tenue de la présidentielle menace d’en empêcher sa tenue par les moyens démocratiques. Ils appellent d’ores et déjà le chef de l’Etat à respecter la fin de son mandat ce 5 avril à minuit pour faire organiser une présidentielle plus inclusive dans le pays. Pendant ce temps la CEDEAO a commencé par envoyer ses premiers observateurs électoraux dans le pays. Ils vont séjourner jusqu’à la proclamation définitive des résultats de ce scrutin auquel prennent part trois duos de candidatures dont celle de Patrice Talon qui avait promis en 2016, quand il prenait le pouvoir, de faire seulement un mandat à la tête du pays.