Au Cameroun, les attaques visant les élèves et les enseignants ont pris de l’ampleur depuis la reprise de cette année scolaire. Plusieurs élèves ont été déjà tués, d’autres arrêtés puis libérés comme des enseignants particulièrement dans la région anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lors des assauts attribués aux séparatistes qui sèment la terreur dans cette partie du pays selon les autorités.
Trois établissements scolaires ont été pris pour cibles en deux jours dans la partie anglophone du Cameroun, selon le coordinateur humanitaire des Nations Unies dans le pays.
Le mardi 3 novembre, des hommes armés non identifiés ont enlevés 11 enseignants et membres du personnel scolaire de deux écoles primaires et secondaires protestantes de Kumbo dans la région du Nord-Ouest.
Deux jours après, ces 11 enseignants ont été libérés selon le gouverneur de la région. Le président de la Presbyterian Church a expliqué que les ravisseurs étaient des séparatistes qui ont relâché les otages sous la pression de la société civile et religieuse sans « aucune contrepartie financière ». Ces enseignants recouvrent leur liberté quelques heures après l’enterrement des écoliers assassinés dans leur salle de classe à Kumba dans le Sud-Ouest le 14 octobre dernier. Un moment de tristesse pour les populations de cette région qui se sont réunies en masse pour rendre un dernier hommage aux huit écoliers. La cérémonie a lieu en présence du premier ministre camerounais et de plusieurs membres du gouvernement de Yaoundé qui ne cesse d’accuser les séparatistes de semer la terreur dans la partie anglophone du pays.
Le premier ministre condamnait, à l’occasion, des actes terroristes qui cherchent à dissuader les parents d’envoyer les enfants à l’école.
Les attaques répétées contre les établissements scolaires sont vivement condamnées par la communauté internationale. Jeudi, les nations unies ont fermement condamné « les attaques répétées » contre les enfants, les enseignants et les établissements scolaires dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Cameroun a rappelé que les enfants et les autres civils ne doivent pas être la cible d’attaque.
Après l’attaque de Kumba en fin du mois d’octobre, l’ONU avait appelé au dialogue entre les protagonistes de la crise au Cameroun et demander le respect des écoles et autres établissements d’enseignements. Les attaques qui deviennent répétées ont fini par installer la psychose au sein de la population dans la région anglophone, explique Franklin Bayan, un journaliste basé sur place. L’objectif des auteurs, qui ne sont pas forcément des séparatistes, est de frapper fort, là où ça fait mal pour susciter l’attention de toute la communauté internationale.
